145 - 5 jours de bouleversement
Plusieurs jours se levèrent sur Willow Creek,
Un premier jour marqua un changement.
Une invitation à un rendez-vous en amoureux.
La découverte d'une nouvelle grossesse pour le plus grand bonheur d'Elsa et de Stan.
Mon frère avait véritablement changé, il s'était métamorphosé en un homme doux, bienveillant, fidèle et proche de sa famille.
Un deuxième jour qui ponctua l'union tant attendue de deux êtres.
Une fusion de deux âmes qui laissait présager que du meilleur pour l'avenir.
Une symbiose si parfaite que même les plus réticents à l'amour rêveraient eux aussi de vivre une si belle histoire.
Oui, je crois bien que même si je n'avais jamais pensé à m'unir à quelqu'un, ce mariage réveillait en moi un nouvel objectif à atteindre.
Un tel but qui ne pouvait qu'éveiller des sentiments de fierté auprès des proches.
Ce deuxième jour amorça aussi l'annonce d'un départ.
Mon frère allait me manquer mais je comprenais très bien le fait qu'il souhaitait désormais prendre son envol et surtout profiter égoïstement de sa petite famille.
Alors lorsque ce troisième jour arriva, que la petite famille s'en alla comme sur un nuage.
Je crois bien que nous étions loin de nous douter que le malheur s'abatterait aussitôt, comme si le dieu qui nous surveillait jouait à pile ou face avec nos vies.
Pile ?
Et bien ce fut face ! Un peu plus tard, mon petit papa nous quitta sans nous laisser le temps de nous préparer.
Sans me laisser le temps de profiter de lui encore un instant.
Qu'est-ce que nos pleurs changeraient ?
Il était partit seul, sans que nous lui ayions dit un adieu, tel cet être exceptionnel qui le méritait amplement.
Et même si maman essaya de différer son départ en suppliant la faucheuse de ne pas lui enlever sa moitié.
Nous devions nous rendre compte d'une évidence : nous ne pouvions pas changer le destin.
Alors, lorsque ce quatrième jour de son enterrement survint.
Comment ne pas faire table rase du passé et écrire une nouvelle page sur un fond de tristesse ?
En quelque sorte la mort de mon petit papa avait bizarrement conduit à me rapprocher de la seule personne qui était encore présente à mes côtés.
Je n'avais plus le choix, je devais lui pardonner.
Enfin, un cinquième jour ne se fit pas attendre plus longtemps. Maman se vidait de toutes les larmes de son corps.
Tandis que je déversais toute ma peine dans l'écriture.
Et lorsque je n'écrivais pas pour oublier la perte de père, je me contentais de répondre à mes besoins primaires.
Sauf que je ne m'attendais pas à accoucher plus vite que prévu.
J'étais seule et mon enfant s'apprêtait à combler le vide que papa laissait sans que je ne le veuille véritablement.
Quelques minutes plus tard, je me retrouvais à l'hôpital, prête à faire face à mon destin.
Papa tu avais promis d'être présent pour moi, comment vais-je dorénavant m'en sortir ?