133 - Descente en enfer !

Un autre jour se leva sur Willow Creek et je perdais encore pied depuis l'annonce de mon Yann.

J'arrivais à peine à vivre, faisant tout pour éviter l'homme de ma vie, faisant tout pour éviter mes enfants, comme si la solitude était la plus douce des solutions pour toute la méchanceté dont j'avais été l'investigatrice. Même un bain avec les senteurs des plus agréables, un moment devant être des plus intime afin que je respire à nouveau, ne me détendait pas.

Je n'arrivais pas à oublier que j'avais été la plus infâme des femmes. Et je ne pouvais me sortir dans l'idée que mon Yann ne me pardonnerait jamais. Alors, je me contentais d'être la spectatrice de la vie que j'avais jadis crée.

Mon fils Stan, en était à sa troisième victime. Et bizarrement, je me sentais coupable de le voir agir ainsi.

J'avais été une si mauvaise mère que cela ?

Mon fils n'avait aucune tenue, il partait à la conquête de ces jeunes adolescentes qui vivaient leurs premiers amours, se servait et puis les jetaient comme de simples mouchoirs, sans même les rappeler.

Mais ce n'était pas tout, le plus choquant était qu'il remplissait un journal par la suite en leur attribuant une note sur leurs prouesses sexuelles.

Mais qu'avais-je créé au juste ? Mon fils était-il simplement un prédateur ? Je ne souhaitais en savoir plus car je causais définitivement le malheur.

Je dus me rendre à l'évidence que cela n'était pas mieux avec Tori. A cause de mon indifférence et de ma méchanceté à son égard, ma fille préférait Clara Bjergsen , au point de souhaiter l'avoir comme mère.

Elles étaient devenues amies lorsque Tori était enfant, que Stan s'était débarrassé d'elle pour partir à la chasse et elles ne s'étaient jamais plus quittées par la suite, ma fille se confiant, partageant ses doutes et ses peines avec cette femme.

Pourquoi avais-je été aussi aveugle et avais considéré ma fille comme une rivale au point de la pousser dans les bras d'une mère de substitution ?

Tori était aussi je pense devenue narcissique, lorsqu'elle était entrée dans le groupe des modèles. Car oui, ma fille à force de sacrifices pour maigrir avait enfin pu toucher du doigt son rêve.

Elle adorait discuter avec ses nouveaux amis qui ne voyaient que l'apparence chez les autres.

Elle se sentait enfin aimée et appréciée par son groupe.

Elle adorait être le centre de l'attention.

Essayer des tenues.

Etre méchante avec les Rebelles, au point de se battre avec Max Villareal, sous les yeux amusés de Luna.

Boire du café, pour paraître mature, alors qu'elle en détestait le goût.

Ma fille adorait tout simplement faire partie d'une "famille", famille que je ne lui avais jamais procuré.

Mais j'avais beau les critiquer, j'étais bien pire qu'eux, même si au travail tout me souriait et que j'enchaînais les promotions facilement, je me sentais vide à l'intérieur. Vide, depuis que j'avais pris conscience que j'avais causé du tord à ceux que j'aimais.

Alors ce soir-là, je décidai d'appeler Jonathan, afin d'arrêter ce que je n'aurais jamais du commencer.

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Le fameux jour du rendez-vous arriva rapidement me donnant une belle claque, encore !

Et loin de se douter de tous les évènements qui s'étaient déroulés dans ma vie en quelques jours seulement, les enfants petit-déjeunaient dans une atmosphère calme.

Avant de discuter de Luna. Mais là tout de suite, ce n'était pas que la conversation était inintéressante, car bon, tout le monde savait que Luna craquait pour Stan, sauf le principal concerné lui-même, mais un sentiment étrange me consumait ce jour là, je contemplais mes enfants différemment, avec les yeux d'une mère. Ils étaient beaux et à chaque fois que j'essayais de me souvenir de quelques instants passés à leurs côtés, à part à leur naissance ou lorsque nous lisions avec Stan, je ne me souvenais de rien. J'étais quasi inexistante dans leurs vies à part pour abuser de méchanceté avec ma fille et encourager Stan dans cette voie sombre qui ne me réussit plus.

Il y avait une si grande complicité et une protection mutuelle palpable qui se dégageait d'eux.

Et moi, je me baignais dans cette douce solitude qui ne cesserait de me devenir de plus en plus familière.

Et donc, un peu plus tard, je me retrouvais au Magnolia Blossom Parc essayant de m'expliquer avec mon futur ex-amant.

"Jonathan, je voudrais qu'on arrête tout et je te prie de bien vouloir m'excuser pour tout le mal que je te fais. Je me suis trompée, j'ai fais une terrible erreur, j'espère que tu pourras me pardonner et que nous resterons amis".

"Yann est au courant ?"

Mon corps tressaillit lorsqu'il me posa cette question sur un ton sec et méchant.

"Non et j'aimerais que tu gardes cet incident pour toi. Je ne souhaites pas causer plus de tord à ma famille".

"Je suis donc qu'un incident ?" Me demanda-t-il sur un ton ironique.

"Non, ce n'est pas ce que je veux dire par là, mais c'est dans le sens, que je ne suis pas libre et qu'au fond je me suis laissée emporter et diriger par mes sentiments de vengeance sur le moment ".

"Ah, ah, ah, ah, ma chère Jenny, je suis désolé de te dire ça, mais que tu es bête !".

"..."

L'homme qui m'avait tant fasciné jadis m'insultait, en même temps je le méritais non ?

" Et bien saches que cette fameuse nuit où tu avais si chaud et que tu n'arrivais pas à te contenir, j'ai pris un malin plaisir à tout filmer, pensant que cette sextape me servirait tôt ou tard, ah, ah, ah, ah. Mais je n'aurais jamais pensé que cela arriverait si tôt ! Ah, ah, ah, ah".

"Jonathan... Pourquoi ?"

"Parce que tu pensais que tu m'intéressais, tout comme ta soeur tu ne vaut rien très chère ! Mais elle au moins a été plus intelligente que toi en me quittant"

"C'est elle qui t'a quitté ?".

"Oui, elle a vu mon côté sombre, côté qui semblait tant t'attirer, c'est drôle non ?"

"...".

"Alors, si ce soir tu ne me fais pas parvenir 200 000 simflouz, sur mon compte en banque, j'anéantirais ton misérable couple".

"Mais, il ne nous restera plus rien, tu ne peux pas, Jonathan, s'il-te-plaît !"

"Ah, ah, ah, ah, tu me supplies en plus, c'est l'argent ou ton Yann, à toi de choisir ".

Ironie du sort quand tu nous tiens. Que pouvais-je dire de plus alors que j'avais été prévenue.

Jonathan me faisait chanter et je n'avais pas d'autres choix que de faire le nécessaire pour que mon Yann n'apprenne jamais cette horrible trahison.

En rentrant à la maison, je m'assis et me rendis à l'évidence que c'était bel et bien fini, que j'avais tout perdu.

Ma famille me haïra, car après avoir payé ce scélérat il ne nous restera que 8756 §, même pas de quoi pour honorer nos factures.

Et alors que j'essayai de contrôler mes émotions, ma fille était loin de se douter qu'elle prendrait en main plus vite que prévu son rôle d'héritière.

Elle était à un rendez-vous avec Jonathan Richards, et je priais le ciel qu'elle ne finisse pas sa vie avec ce dernier.

Encore une ironie, il se passait toujours un imprévu avec un Jonathan, ce Jonathan serait-il différent de celui qui était actuellement dans ma vie, rien que pour le pire ?

Mais je fus heureuse de savoir que Tori avait des priorités et que son groupe passait avant ses rendez-vous galants. Un seul message de Siobhan Fyres, Jonathan n'était plus une priorité et j'en étais bien heureuse.

"Alors, tu as pu lui parler de moi ?"

"Luna, je te l'ai déjà dit, Stan n'est pas quelqu'un de bien ".

"Mais je l'aime Tori".

"C'est comme tu veux, mais je t'aurais prévenue. On a vaguement discuté de toi ce matin et je crois qu'il te trouve canon, mais il n'a rien dit de plus".

"Super ! J'ai trop hâte de le voir".

Et curieusement, à cet instant, je n'avais aucune hâte que cette pauvre fille fasse plus ample connaissance avec mon fils, je ne souhaitais pas que Tori perde sa nouvelle meilleure amie.

Mais, les jeunes se débrouilleraient bien entre eux, je devais régler le problème Jonathan Mercier au plus vite. C'est avec un grand sentiment d'inconfort que je me dirigeai sur l'ordinateur afin de lui effectuer un virement de 200 000 simflouz sur son compte en banque, en ruinant par la même occasion ma famille de ses liquidités.

Avant de me retrouver à pleurer devant les tombes de mes parents et ancêtres. Oui, moi, Jenny Marchall, je pleurais et regrettais même les mauvaises actions que j'avais commises dans ma vie.

J'étais le déshonneur de ma lignée et ne voyais pas comment je pouvais remonter la pente.

Les larmes devenaient de plus en plus nombreuses et intenses, comme si toutes mes souffrances remontaient d'un seul coup. Je valais bien tout ce qu'il m'arrivait car je n'avais pas été des plus tendres.

Jamais ils ne me pardonneront, jamais, je suis une femme horrible.

"Maman, papa, si vous m'entendez, aidez-moi, je ne suis plus que l'ombre de moi-même et je suis seule".

Au petit matin, ma décision était prise. Je m'accordais un peu de répit et contemplais une dernière fois mon Yann, celui qui avait toujours été MON Yann. Oui, je regrettais, je désirais revenir en arrière et effacer mes mauvaises actions, mais c'était trop tard. Alors, je me permettais juste des petites pensées positives envers MON Yann, en espérant qu'il me pardonnerait.

"Ma chérie, tu vas bien ? Tes traits sont tirés ce matin".

"Oui, j'ai encore travaillé toute la nuit, pour la galerie d'art".

Je ne pouvais point lui dire que j'avais pleuré, que je me sentais lamentable de l'avoir trompé et versé l'héritage de notre fille à mon ex-amant afin qu'il ne découvre jamais la vérité.

Oui, j'étais un désastre pour ma famille, et seule la solitude voulait désormais bien de moi.

Je contemplais une dernière fois cette demeure qui m'avait accueillie à bras ouvert, et ce même lorsque j'étais la plus détestable des personnes.

Et je décidai de m'en aller, en laissant derrière moi tout ce que je possédais autrefois. En espérant que ma fille Tori, MA fille, arriverait à faire face au chaos que j'abandonnais, sans le vouloir.

Comments

[Pythonroux]

outch, le retour de manivelle a pas épargné notre petit Jenny... :'(

alors comme cela, elle fuit ses responsabilités et laisse sa famille se débrouillait... ça ne ressemble par à une Marchall pourtant de se laisser abattre.



j'espère qu'elle va changer d'avis quand elle se sera perdu dans la forêt.