72 - Encore un aurevoir

Un autre jour se levait sur Willow Creek quelques jours après le départ de Mathieu. Je m'appelle Sharon Marchall et je reprends la succession de ma famille.

Tout commença avec mère qui avait du mal à remonter la pente.

Elle passait donc son temps à pleurer, car la vie ne valait plus la peine d'être vécue, Mathieu n'étant plus à ses côtés.

Elle avait d'ailleurs appris que notre père était mort, et même si elle ne dit pas un mot à ce sujet ce jour là, je su que cette nouvelle l'affecta au plus au point.

Elle ne cessait de se rendre à l'endroit même où Mathieu était décédé pour pleurer de toutes ses forces, comme si ses larmes suffiraient à le faire revenir à la vie.

Puis elle retournait pleurer dans le lit qu'elle ne quittait que très rarement, juste par obligation.

Dans la chambre d'à côté, ma soeur ne se doutait pas du tout de ce qui se passait et adorait passer ses nuits aux côtés de son Lucas.

Au petit matin, je fis enfin sa rencontre. Mise à part le fait qu'il déteste les enfants, il avait pas mal de qualités.

Plus tard, j'invitai Marc à vivre avec nous et lui demandai de venir m'aider au magasin, mais gratuitement cette fois-ci. Il sembla un peu perplexe face à cette idée car il souhaitait se lancer dans la carrière criminelle. Je pu le convaincre d'abandonner cette idée, il accepta sans protester.

Je devins aussi sa petite amie et nous immortalisâmes ce doux moment.

Mère semblait perdue, telle une ombre à la maison. Je n'aimais pas du tout la voir comme cela.

Mais même si je m'inquiétai plus que de raison, il s'avère que j'adorais aussi profiter de Marc.

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Quelques jours plus tard, ma soeur voulu faire un test de grossesse juste pour se rassurer après les nuits torrides qu'elle passait avec Lucas. Que ne fut pas sa surprise lorsqu'elle se rendit compte qu'elle portait la vie en elle.

Heureuse d'apprendre ce nouveau changement, elle s'empressa d'apprendre la nouvelle à Lucas, distant face à cette annonce et ne partageant pas du tout le même sentiment. Après s'être malencontreusement emporté, il s'en alla, bouleversé.

Pendant ce temps, Marc vint m'aider au magasin, une aide tout à fait précieuse.

Qui me permis de m'atteler aux fourneaux pour ravitailler le stock en pâtisseries.

En rentrant, je lui témoignai tout mon amour.

Sans m'attendre une seule seconde au fait qu'il accepte une offre d'emploi dans la branche qu'il visait. Bon ben apparemment il fallait compter avec son aspiration de devenir ennemi public.

Je confiai alors mes incertitudes à mère qui me rassura immédiatement et me dis que je devais accepter qu'il fasse ses propres choix. Bien sûr je voulais ouvrir ma propre pâtisserie, mais je ne pouvais forcer Marc à prendre part à mon aventure si lui ne le voulait pas. 

Je passai la soirée à rendre des petites visites à notre famille proche. A Grant pour partager son dîner. Richard était déjà enfant, le temps passait beaucoup trop vite à mon goût.

Puis à Travis, m'apercevant aussi que les jumeaux étaient des adolescents l'un aussi différent que l'autre. L'un aimait passer ses soirées à regarder la télé.

Tandis que l'autre préférait s'éclipser seul dans la nuit. Et tout comme mère impossible de mettre un prénom pour les différencier.

A la maison, Taylor ne se plaignait pas du tout des nouveaux bouleversements qui se faisaient ressentir dans son corps.

Elle adorait discuter avec mère du bébé, ayant hâte de l'accueillir. Elle ne parlait plus de Lucas ne sachant sur quel pied danser avec ce dernier.

Et puis le jour d'après, fut celui où je ressentis comme un mauvais pressentiment. Alors qu'habituellement je ne prenais jamais mon petit déjeuner avec mère, ce jour là elle était là, à mes côtés, en profitant pour discuter de tout et de rien comme elle aimait tant dire. Alors je discutai de mes attentes, de mes projets et de Marc. Maintenant que j'y pense je ne lui avais même pas demandé comment elle, elle allait.

Elle fit pareil avec Taylor.

Ce fut aussi la première fois que je la vis souriante depuis très longtemps, comme si sa peine s'en était allée. S'attendait-elle à quelque chose de particulier ?

L'après-midi arriva à une vitesse folle, Lucas vint aux abords de la maison et donna rendez-vous à Taylor pour qu'elle l'y rejoigne rapidement.

Il mit un genou à terre et lui demanda sa main.

"Ma chérie, je te demande pardon pour ma réaction l'autre fois. C'est que je ne suis pas à l'aise avec les enfants. Pour être honnête, je ne les aime pas trop, donc j'ai été choqué d'apprendre que j'allais en avoir un. Je t'aime, et même si je ne sais pas si j'arriverai à aller au-delà de ma peur, je ne souhaite pas te perdre et aimerai vivre à vos côtés si tu le désires toi aussi. Taylor, acceptes-tu de devenir ma femme ?"

"Évidemment que oui" répondit ma soeur, heureuse du revirement de situation qu'elle vivait.

Elle aimait déjà l'enfant qu'elle portait en elle, et je pense qu'avec ou sans Lucas, elle aurait quand même tout fait pour le rendre heureux. Lucas changeant son comportement, demandant sa main était la cerise sur le gâteau.

Nageant dans le bonheur, elle fut loin de se douter qu'à la maison, un nouveau drame se déroulait.

Mère s'en alla elle aussi, fière de son parcours, de tout ce qu'elle avait accomplie dans sa vie, et je le pense, heureuse de rejoindre les deux hommes qu'elle aimait.

Elle s'écroula au sol, morte de fatigue.

La faucheuse ne perdit pas de temps pour arriver et s'emparrer de son âme.

Nous laissant avec Taylor perdues et livrées à nous même.

Nous célébrâmes son enterrement dans l'après-midi, en nous remémorant les merveilleux instants que nous avions passés à ses côtés.

Taylor fut inconsolable.

Heureusement que Lucas était présent pour pouvoir la réconforter.

Et moi j'étais triste, le regard perdu dans le vide. J'étais fière de reprendre les rennes de notre héritage familial et d'y apporter moi aussi une petite part de moi, mais j'étais partagée avec le fait que poursuivre les pas de ma mère signifiait aussi la perdre. Elle me manquait terriblement, me disant qu'avec le magasin et tout, je ne lui avais pas accordé assez de temps.

J'appelai un peu plus tard Grant et lui dit de venir rapidement chez nous.

Je lui appris la nouvelle. Mon grand frère fut sous le choc, ne s'attendant pas, je pense, à cette nouvelle quelques jours après la mort de Mathieu.

Il ne pleura pas ouvertement devant moi, mais j'avais la sensation que son coeur criait, pleurant la perte de notre mère. Alors je le pris dans mes bras espérant lui apporter un peu de réconfort dans cette douloureuse épreuve. 

Même si la mort de maman était difficile à traverser, nous étions une famille forte et unie, qui pourrait toujours compter les uns sur les autres pour remonter cette pente délicate.

Comments

[Mel]

Je pense avoir lu ces 72 chapitres en l'espace de deux petits jours... J'espère pouvoir vite lire la suite, c'est conté d'une manière vraiment agréable !