78 - Confidences - Le legacy des Marchall

15 mai 2015

78 - Confidences

Un autre jour se levait sur Willow Creek.

Ma pâtisserie marchait du tonnerre et j'en étais très fière. Marie était désormais adolescente, nous l'avions appris lors de son passage.

Je dois avouer que j'avais bien eu une crainte vis à vis de ce changement avec la réaction de Kate. Mais j'avais eu peur pour rien, l'amitié qui existait entre elles était bel et bien présente, et heureusement d'ailleurs.

Après l'école, Kate passait l'après-midi au magasin, elle y faisait ses devoirs.

Puis jouait dans le petit parc d'à côté en attendant que l'on finisse les rangements et le nettoyage des locaux.

Marc était un véritable soutien dans mon entreprise, ce qui me permettait de me consacrer à ma passion.

Mais le temps passait vite et il fêtait déjà son anniversaire.

Même si je ne voyais cependant aucun changement.

Nous nous aimions comme au premier jour et la seule chose qu'il nous manquait était bien un nouvel enfant.

Qui se laissait désirer malgré nos nombreux essais.

Le temps passait si vite à Willow Creek, que c'était déjà à mon tour de souffler mes bougies. Les matinées étaient toutes semblables, je vérifiais toujours si Taylor ne m'avait pas donné signe de vie, un proverbe disait que l'espérance faisait vivre, j'en avais grandement besoin, d'un peu d'espoir.

Puis je passais du temps avec Marc.

A toujours se faire des câlins en espérant que ceux-ci seraient concluant.

Mais non, je n'arrivais pas à tomber enceinte. Étais-je stérile ? Devais-je considérer ma petite princesse comme un miracle de la nature ?

Et voilà, le soir je vieillissais moi aussi.

Acquérant la maturité nécessaire pour changer le cours de ma vie.

Ce soir là je ne trouvais pas le sommeil pensant aux grandes décisions que je prendrais dorénavant.

Au petit matin, j'étais encore en train de jardiner, attendant avec une certaine appréhension que le temps passe.

Car en effet ma première décision fut de me rendre au domicile de ma soeur pour essayer de régler notre relation.

En rentrant, je me demandais si je ne devais pas faire marche arrière.

Mais lorsque je vis ma soeur assise toute seule, je sentis la confiance revenir et décidai que je ne partirais pas de chez elle sans avoir arrangé les choses entre nous.

"Taylor, depuis que tu es partie, je me sens si mal. Je n'arrive pas à construire ma vie en t'excluant. Tu es ma grande soeur et je t'aime. Même si sur certains points nous sommes en désaccord, je ferais avec, mais je voudrais que l'on retrouve notre complicité d'avant".

"Moi aussi je me sens mal Sharon, mais je ne savais pas comment faire pour revenir vers toi. J'ai choisi une voie qui n'était pas la bonne, j'ai fait une terrible erreur que je regrette énormément. En fait, pour être franche, Lucas m'a quitté quelque temps après notre emménagement ici. Nous sommes toujours mariés, mais faisons nos vies chacun de notre côté".

"Non mais quel connard ce type ! Jusqu'au bout quoi. Et toi ça va ? Tu n'es pas trop déçue?"

"Non, je me sens juste conne d'avoir été aussi aveugle. Il m'a trompé et je ne lui en voulais même pas. Je ne voyais que lui, je ne voulais que lui. Mais je sais qu'à présent la seule chose que je veux c'est le bonheur de mes enfants, et si possible retrouver ma famille".

Après avoir entendu les confidences de ma soeur, je ne résistai pas et lui fis un gros câlin, qui j'espérai lui montrerai qu'au fond elle n'a jamais perdu sa famille. J'étais heureuse d'avoir quarante ans avec la maturité nécessaire pour faire le premier pas vers elle, même si je sais que elle aussi mourrait d'envie de faire la même chose, son envie étant contrariée par ses anciennes décisions.

Heureusement qu'il n'était jamais trop tard pour bien faire. Je profitai de ma visite pour faire connaissance avec Tina qui était désormais une enfant. Elle avait tout pris de son père et j'espérai que cela se cantonne qu'à sa ressemblance physique.

Pendant qu'avec Taylor nous rattrapions le temps perdu à parler de nos vies depuis notre fameuse dispute.

Nos filles firent connaissance en jouant aux échecs.

En rentrant, je câlinai ma petite princesse, pensant que même si je n'arrivais plus à faire d'enfants, qu'au moins j'avais la chance d'avoir une petite fille.