26 - Stricte intimité

Une nouvelle journée se leva sur Willow Creek.

Pierre comme à son habitude s'occupa du jardin. Planter, désherber, récolter ou arroser. Il aimait bichonner ses plantes et heureusement car celles-ci nous rapportaient des simflouz qui n'étaient jamais de trop, surtout en ce moment où il fallait meubler la maison.

J'étais si fière d'avoir eu mes filles rapprochées. Elles étaient très complices même si Brittany était beaucoup plus active que Nell.

Nell préférait les activités calmes, qui laissaient parler sa créativité ou qui faisaient travailler sa mémoire. Et même faire ses devoirs debout ne la dérangeait guère.

Et un beau jour, Ashley nous rendit visite. Elle passa du temps avec sa nièce qui lui manquait beaucoup.

Et nous apprit qu'elle était une jeune maman fatiguée mais surtout heureuse car elle n'avait pas pris un seul gramme. En même temps, pendant sa grossesse, en courant sur le tapis de course, elle s'en était assuré.

Heureuse d'apprendre que moi aussi j'étais tante, je me rendis chez ma soeur pour faire la connaissance de son bébé.

Et je découvris par la même occasion la petite demeure où elle avait élu domicile.

Jules était visiblement un père très attentionné.

Je fis alors connaissance avec mon neveu Yann Marchall qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à son père, nul doute qu'il ferait des ravages plus tard.

De retour à la maison, Pierre souffla ses bougies et commença sa crise de la quarantaine.

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Le week-end suivant officialisait notre histoire d'amour.

Pierre avait vieilli et ne souhaitait plus attendre. 

Nous allions échanger nos voeux dans la plus stricte intimité sous les regards attentifs de nos deux merveilles, nos demoiselles d'honneur, les fruits de notre amour Brittany et Nell.

Le moment fut si magique, si touchant.

Pierre me déclara à nouveau sa flamme, qu'il désirait vivre toute une éternité à mes côtés et que même la mort ne nous séparerait pas.

J'étais toute émoustillée, bien sûr que je le désirais aussi. Et dire que j'aurais pu passer à côté de mon amour de jeunesse. Si Gabriel n'était pas partit avec Marie, jamais ce moment délectable ne se serait produit.

 Le mystère de la vie, en somme, un mal pour un bien. Mes filles avaient gagné un père formidable, et moi, un homme doux et attentionné.

Et à présent un mari.

Sous les yeux attentifs de nos filles.

Je pensai alors que j'avais perdu un temps fou à réfléchir à construire ma vie avec ma moitié alors que ma soeur était passée à autre chose, j'étais la seule à me sentir coupable, et pour rien au final.

Mais ce n'était pas grave et nous rattraperions le temps de perdu. 

Plus tard, je dus me rendre au travail après mon mariage, mais ces quelques heures passées loin de Pierre nous laissèrent un merveilleux souvenir lors de nos retrouvailles.

Car quelques jours plus tard, j'apprenais que je portais à nouveau la vie en moi.

Bien entendu cela ne devait pas me détourner de mes objectifs. Je me devais de réaliser mon aspiration afin de faire prospérer la lignée de ma famille.