Le legacy des Marchall

Un autre jour se leva sur Willow Creek.

Marquant une terrible tragédie dans ma carrière d'auteure ! J'étais victime du syndrome de la page blanche et je ne savais pas comment y remédier.

Pourtant je connaissais la cause de cette perturbation que j'espérais temporaire. 

En effet, la veille, j'avais accepté un rendez-vous avec Lucas près du lac de Windenburg !

Si j'étais certes ravie de le revoir, en n'hésitant pas à l'enlacer comme auparavant et ce malgré les années qui étaient passées.

Ce sentiment disparut dès l'instant où je lui annonçai que nous avions eu des jumeaux et que Lana essayait de rentrer désespérément en contact avec lui.

Et il m'avait répondu avec cet air penaud et nonchalant qui le caractérisait bien :

"Tu sais Tori je désire toujours être à tes côtés mais la nouvelle ne m'enchante toujours pas".

"Et donc on fait quoi maintenant ?"

"Je ne sais pas".

Il ne savait toujours pas.

Sauf que moi, je savais que je devais prendre une décision radicale, celle de ne plus espérer compter sur lui.

Et à ce moment précis, mon inspiration s'en est allée, et pourtant j'essayai en vain de la retrouver.

En faisant la cuisine plus souvent et non pas que pour mes fêtes...

En faisant plus de sieste...

En passant ma colère sur des passants...

Et dernière chose dont je ne suis pour le coup pas fière, mais alors pas du tout, en flirtant avec le père de Lucas. 

Éméchée en sortant ce soir là, je ne m'en suis rendue compte que le lendemain en voyant le selfie qui avait servit à immortaliser cette soirée plus que regrettable.

Je n'étais plus vraiment avec Lucas, mais je croisais les doigts pour que son père ne se souvienne de rien.

Ah maman, tu dois bien te marrer de ma vie à cet instant précis. Et je vais avouer que je suis du même avis que toi, elle est véritablement entrain de partir en cacahuètes.

Lana future héritière de notre lignée, était bien loin de mes préoccupations actuelles, et passait de plus en plus de temps avec Kelly sa cousine.

Et à force de jouer à son jeu préféré, à échanger des cartes ou à ouvrir des packs commandés sur internet.

Elle réalisa un objectif de plus pour nous, en découvrant la collection des créatures du vide.

******************************

Les jours passèrent, et je cherchai toujours un moyen de vaincre cette maudite malédiction !

Je rendis même visite à Stan qui habitait désormais dans la demeure familiale des Bjergsen avec sa petite famille et Sophia des modèles. Je me demandais d'ailleurs si avec le temps, elle était devenue un peu moins superficielle...

Et alors que j'étais encore dans mes pensées, Julie m'en tira, me confortant dans l'idée que plus je restais loin des enfants et mieux cela se passait d'une manière générale.

Il était coutume de voir les années défiler à une vitesse folle, si bien que Julie la deuxième fille de Stan et d'Elsa était désormais un bambin trônant fièrement à mes côtés.

Devais-je écourter ma visite plus vite que prévue ? Je commençais à me sentir de plus en plus mal à l'aise.

Je fis quelque peu abstraction de ma nièce et trouvait mes jumeaux vraiment géniaux à côté : eux au moins ne me collaient pas ! 

Mais la visite n'eut pas le résultat escompté une nouvelle fois.

Je fus certes heureuse de passer du temps avec mon frère mais le constat était lui aussi sans appel : mon inspiration était bel et bien partie aux oubliettes.

Et même si je gardais parfois un léger espoir qu'elle revienne me titiller l'esprit afin de me replonger rapidement dans ma passion, je me rendais petit à petit à l'évidence que le changement se laisserait sûrement encore désirer.

Alors ce soir là, j'organisai une nouvelle fête.

Stan en profita pour se recueillir.

Enfin ce fut une pensée qui demeura éphémère, lorsque je le vis perdre tout contrôle, submergé de tristesse.

Emilie, Elsa et Sophia dansèrent à mes côtés.

Lana laissa un nouveau message sur le répondeur de son père, espérant sûrement que ce dernier cesse de filtrer ses appels.

Et à cet instant, en m'isolant de ma famille, je pris alors conscience qu'il était évident que cette page resterait encore blanche encore un moment.

Un autre jour se leva sur Willow Creek.

Me laissant perplexe sur la tournure qu'allait désormais prendre ma vie.

Je n'avais jamais pensé me retrouver si vite face à deux gosses. Je recherchais encore cet instinct maternel dont je devais faire preuve pour une vie en harmonie à leurs côtés.

Mais ce dernier se faisait attendre, me questionnant sur sa véritable existence.

La perte des parents m'avait plongé dans une tristesse pesante et une lassitude omniprésente. Je n'étais plus véritablement maîtresse de ma vie, l'avais-je un jour été d'ailleurs?

Même lorsque je me retrouvais à proximité d'un de mes enfants, je n'avais qu'une hâte; celle de prendre mes jambes à mon cou ! Je n'étais plus sûre de ma place en tant que matriarche de la famille que je devais perpétuer.

Je crois bien que j'essayais de trouver la force de lutter lorsque je me recueillais sur les tombes de ma famille. Mais malgré tout j'étais désormais seule.

Enfin pas totalement car les enfants étaient là.

J'étais portée par un terrible esprit de contradiction, être seule réellement ou non.

Heureusement que les jours défilaient et me faisaient prendre conscience qu'être sur ce terrain au vu de l'histoire de ma famille était un privilège que je ne pouvais abandonner sur un coup de tête.

Je réprimais alors mes ressentis et essayais de survivre parmi eux.

De temps en temps, j'arrivais à rentrer dans ma bulle comme auparavant, oubliant même leur existence.

Je n'étais pas fière d'être une mauvaise mère, je détestais les enfants et cela était plus fort que moi.

Je crois bien que Stan non plus n'arrivait pas à me comprendre. Il me demandait tout le temps de leurs nouvelles, si ils grandissaient bien, que nous devions faire des sorties au parc avec nos enfants afin qu'ils passent du temps ensemble, si leur rentrée à l'école s'étaient bien déroulée, si leur papa leur rendait visite.

Et moi alors ? Dès que des petits êtres entraient dans nos vies, nous devenions comme transparents ? Pourquoi il ne me demandait pas si j'allais bien ? Si mon travail me plaisait ? Si je ne me sentais pas trop seule dans cette grande maison avec ma progéniture ? Si mon petit papa ne me manquait pas ?

Heureusement, j'arrivais à avoir des moments rien qu'à moi avec mon groupe pour parler livres et nouveaux projets dans l'écriture.

Même si j'étais paumée, j'essayais d'aller de l'avant.

Je multipliais les évènements sociaux afin d'espérer réussir au moins quelque chose dans ma nouvelle vie.

J'avais toujours aimé faire la fête, alors même si les jumeaux étaient désormais présents ils allaient devoir faire avec.

Ainsi je jonglais chaque jours entre ma carrière d'auteur et mon aspiration de fêtarde.

Sans avoir le temps de me soucier du ménage.

Je dois avouer que les jumeaux s'adaptaient à merveille, Lana palliait à mon manque d'investissement dans les tâches ménagères.

Tandis que Zack essayait de progresser dans la réalisation de son aspiration.

J'avais beau faire l'effort d'être parfois dans la même pièce qu'eux mais j'étais incapable de plus. Ce foutu instinct maternel était toujours aux abonnés absent.

Alors les jumeaux palliaient encore et toujours aux manques que je laissais.

Lana allant même à essayer de rentrer en contact avec son père. Devais-je lui dire que celui-ci était encore plus désorienté que moi et qu'il n'était toujours pas prêt pour un enfant ? Alors quelle serait sa réaction en apprenant qu'il en avait deux à la fois ?

Même si je n'arrivais pas à aller vers eux, j'étais rassurée de savoir les jumeaux si proches.

De les voir toujours collés l'un à l'autre.

Espérant que leur relation fraternelle reste toujours intacte malgré les aléas de la vie.

Je savais bien que leur lien servait à combler mon absence.

A cet instant présent, autant je les admirais, autant je m'en voulais de reproduire en quelque sorte un schéma similaire à celui de ma mère.

Un autre jour se leva sur Willow Creek depuis le décès de papa et également depuis mon fameux saut dans l'inconnu !

La vie de mère était constamment remplie de tristesse.

Jusqu'à ce qu'elle pose les yeux sur mes jumeaux : Zack et Lana Marchall !

Oui, oui, je détestais les enfants, et je n'avais pas eu un seul, mais deux petits êtres qui allaient désormais s'accrocher à moi comme des moules à leur rocher car malheureusement j'étais leur mère !

Je dois avouer que je me sentais soulagée de pouvoir compter sur maman qui faisait plus que son rôle de grand-mère, car je n'arrivais pas à faire face à la situation.

Elle s'occupait d'eux jours et nuits, parce qu'elle les adorait, bien plus que Kelly je pense. Aussi parce qu'ils étaient un moyen agréable de lui changer les idées depuis la mort de papa.

Je savais que malgré tout elle était triste, même si on ne se parlait pas tant que ça.

Je trouvais tout de même étrange qu'elle adore mes jumeaux à ce point alors qu'elle n'avait jamais été la mère que je rêvais qu'elle soit avec moi. En même temps au vu de ma distance persistante avec mes propres enfants comment pourrais-je désormais lui jeter la première pierre ?

J'étais loin d'être un modèle et j'en étais bien consciente.

Mais malgré tout, la tristesse était devenue son quotidien.

Révélant encore plus son amour pour sa moitié, malgré les hauts et les bas qu'ils avaient traversés.

Et moi dans tout cela ? Et bien je continuais plus ou moins ma vie, dans la tristesse et le déni.

Même si mon aspiration était comme mise en pause, je travaillais pour oublier le départ de mon petit papa.

Sauf que j'oubliais aussi que j'étais désormais maman.

Une horrible mère ! Quelle mère digne de ce nom laisserait sa propre mère s'occuper de ses enfants et irait faire leur connaissance plusieurs jours après leur naissance, sans ressentir une once de culpabilité à leur égard ?

J'étais vraiment dans de beaux draps. Deux pour le prix d'un en plus. Peut-être que si je n'avais jamais rencontré Lucas, je n'en serais pas là. J'aurais pu continuer ma petite vie tranquille sans être en totale contradiction avec mes désirs. 

Je me sentais tourner en rond, sans savoir comment faire car je n'étais pas sûre du tout d'avoir enfoui au plus profond de moi un infime instinct maternel pouvant m'aider dans cette démarche de prise de responsabilité.

Et même si je réfléchissais, un peu, beaucoup, peu, pas assez au sujet de mon nouveau rôle de "mère", je m'évadais rapidement ailleurs, laissant maman s'occuper de tout comme papa l'aurait sûrement fait s'il avait été encore présent à nos côtés.

Si elle s'occupait de tout, pourquoi s'inquiéter outre mesure ? Je n'avais qu'à vivre moi aussi comme avant.

Enfin c'était ce que je pensais, jusqu'à ce que maman vienne discuter avec moi des erreurs qu'elle avait pu commettre à mon égard et de sa peur lancinante que je ne fasse les mêmes.

Étais-je vouée à reproduire son schéma alors que j'avais souffert d'un manque la majeure partie de ma vie ? D'ailleurs je crois bien que jusqu'à aujourd'hui, mes cicatrices étaient encore toutes fraîches et bien loin de disparaître définitivement.

Enfin bref, je comprenais où elle voulait en venir et je devais sûrement faire des efforts de mon côté. Sûrement oui, mais le souhaitais-je véritablement ?

Mis à part ce grand tourment, plusieurs jours étaient passés, et nous nous étions rendus compte que Stan n'avait pas été au courant de la tragédie qui s'était abattue sur notre famille.

Mère lui annonça la terrible nouvelle en lui faisant auparavant un câlin.

Mais cela ne l'empêcha pas d'être lui aussi dévasté. Papa avait été véritablement un pilier pour nous et sa disparition était certes normale du fait de la vieillesse mais toujours dure à digérer.

D'ailleurs, nous étions dans l'impossibilité de lui succéder dans l'entretien du jardin et étions soulagée de pouvoir faire appel à un jardinier professionnel.

Mère de son côté avait repris son travail et elle avait été la deuxième de notre lignée à atteindre le sommet de sa carrière, du fait de sa focalisation à 200 % sur sa peinture lorsqu'elle ne passait pas tout son temps libre avec les jumeaux pour s'éviter de sombrer dans une tristesse constante.

Et puis, ce même jour, pour son plus grand bonheur, les enfants ont grandis.

Zack, un petit perfectionniste, aspirant à être turbulent et Lana, une petite adorant la musique, aspirant à être très sociable.

Je crois bien qu'elle était heureuse et soulagée de les voir s'entendre à merveille, en sachant pertinemment que seule Lana reprendrait notre héritage en main.

Elle avait d'ailleurs passé un temps fou à redécorer leur chambre dans un ton mixte, afin que les jumeaux ne soient pas trop loin l'un de l'autre.

Enfin bon, comment lui en vouloir alors qu'elle faisait ce que j'aurais du normalement faire ?

Et puis alors que je pensais que ma vie était plus ou moins sur les rails, voilà que maman s'en allait elle aussi.

Oui j'étais attristée, mais avec tout notre passé en commun, j'étais loin de ressentir la même douleur que pour mon petit papa.

Nous avions été un peu comme des inconnues l'une pour l'autre, et même si vers la fin le temps avait fini par l'aider à se rapprocher de moi, ce n'était pas pareil. 

La faucheuse l'avait emportée elle aussi.

Me laissant désormais seule face à mes responsabilités.

J'étais la neuvième héritière de notre lignée et mon devoir avait plus ou moins été accompli car ma fille reprendrait elle aussi la relève.

Mais entre temps j'allais devoir surmonter mes craintes, mes appréhensions et essayer d'aller à l'encontre de mon aversion envers les enfants.

Plusieurs jours se levèrent sur Willow Creek,

Un premier jour marqua un changement.

Une invitation à un rendez-vous en amoureux.

La découverte d'une nouvelle grossesse pour le plus grand bonheur d'Elsa et de Stan.

Mon frère avait véritablement changé, il s'était métamorphosé en un homme doux, bienveillant, fidèle et proche de sa famille.

Un deuxième jour qui ponctua l'union tant attendue de deux êtres.

Une fusion de deux âmes qui laissait présager que du meilleur pour l'avenir.

Une symbiose si parfaite que même les plus réticents à l'amour rêveraient eux aussi de vivre une si belle histoire.

Oui, je crois bien que même si je n'avais jamais pensé à m'unir à quelqu'un, ce mariage réveillait en moi un nouvel objectif à atteindre.

Un tel but qui ne pouvait qu'éveiller des sentiments de fierté auprès des proches.

Ce deuxième jour amorça aussi l'annonce d'un départ.

Mon frère allait me manquer mais je comprenais très bien le fait qu'il souhaitait désormais prendre son envol et surtout profiter égoïstement de sa petite famille.

Alors lorsque ce troisième jour arriva, que la petite famille s'en alla comme sur un nuage.

Je crois bien que nous étions loin de nous douter que le malheur s'abatterait aussitôt, comme si le dieu qui nous surveillait jouait à pile ou face avec nos vies.

Pile ?

Ou face ?

Et bien ce fut face ! Un peu plus tard, mon petit papa nous quitta sans nous laisser le temps de nous préparer.

Sans me laisser le temps de profiter de lui encore un instant.

Qu'est-ce que nos pleurs changeraient ?

Il était partit seul, sans que nous lui ayions dit un adieu, tel cet être exceptionnel qui le méritait amplement.

Et même si maman essaya de différer son départ en suppliant la faucheuse de ne pas lui enlever sa moitié.

Nous devions nous rendre compte d'une évidence : nous ne pouvions pas changer le destin.

Alors, lorsque ce quatrième jour de son enterrement survint.

Comment ne pas faire table rase du passé et écrire une nouvelle page sur un fond de tristesse ?

En quelque sorte la mort de mon petit papa avait bizarrement conduit à me rapprocher de la seule personne qui était encore présente à mes côtés.

Je n'avais plus le choix, je devais lui pardonner. 

Enfin, un cinquième jour ne se fit pas attendre plus longtemps. Maman se vidait de toutes les larmes de son corps.

Tandis que je déversais toute ma peine dans l'écriture.

Et lorsque je n'écrivais pas pour oublier la perte de père, je me contentais de répondre à mes besoins primaires. 

Sauf que je ne m'attendais pas à accoucher plus vite que prévu.

J'étais seule et mon enfant s'apprêtait à combler le vide que papa laissait sans que je ne le veuille véritablement.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvais à l'hôpital, prête à faire face à mon destin.

Papa tu avais promis d'être présent pour moi, comment vais-je dorénavant m'en sortir ?

Un autre jour se leva sur Willow Creek.

Mon séjour m'avait paru tellement court alors qu'au final de nombreux jours s'étaient écoulés.

En effet, l'accouchement d'Elsa était plus qu'imminent.

N'ayant pas le temps de se rendre à l'hôpital, elle mit au monde une petite Kelly Marchall.

Sous les yeux de mon petit papa qui ne laissa même pas les amoureux se retrouver seuls à seuls dans le partage de ce doux moment.

Et se précipita pour serrer la petite dans ses bras.

Un peu plus tard, j'allais moi aussi la rencontrer, histoire de ne pas être la seule à montrer de l'indifférence face à ce petit être. Oui, sauf que la vérité était claire et limpide, je n'éprouvais aucune sympathie pour ma nièce.

Et puis je dois avouer qu'avec cette sensation de nausée constante, mon esprit ne pouvait que divaguer et espérer que je ne sois pas enceinte à mon tour. Oh, mais non impossible, nous avions été prudent, non ?

Bien entendu, mon retour était aussi le signe de reprise de fête afin de réaliser mon aspiration.

Sauf que la petite Kelly était désormais le centre de l'attention. 

Poussant même mon petit papa à aborder la fameuse question de la poursuite de mon héritage et de son désir de devenir grand-père à nouveau, comme s'il n'était pas comblé avec Kelly.

"Oh papa, je ne souhaite pas avoir des enfants et ni qu'on en rediscute d'ailleurs. Ma vie est très bien comme cela et j'ai des ambitions à réaliser".

"Tori, tu es notre héritière et c'est je pense le premier de tes devoirs".

Bla, bla, bla, bla, non mais vraiment, je commençais à en avoir marre de toujours entendre parler de fonder une famille et de commencer à penser à transmettre mon héritage.

Sauf que j'étais bien loin de me douter que les évènements me ramèneraient à la réalité. Alors que je serrais Lucas dans mes bras, je me sentie comme différente.

Comme si quelque chose en moi s'était transformé, comme si je n'étais plus maîtresse de mon corps et puis j'avais encore et toujours ces nausées !

"Tu es sûre que tu vas bien Tori ?"

"Oui, tout vas bien ne t'en fais pas".

Cette seule réponse suffirait-elle à me convaincre sur le fait qu'il n'y aurait aucun changement dans l'avenir ?

Et alors que Luna essayait encore une fois de draguer Stan,

Que ce dernier restait de marbre et se contentait de s'éloigner pour profiter de sa fille,

Ces foutues nausées ne me quittaient toujours pas !

Alors ce soir là, je pris mon courage à deux main et me dirigeais aux commodités pour faire ce fameux test de grossesse qui signerait ou pas mon arrêt de mort.

Quelques minutes plus tard, le verdict tomba ! J'étais bel et bien enceinte. Cette catastrophe !

Je ne souhaitais pas avoir d'enfants, je les détestaient ! Pourquoi cela m'arrivait à moi ?

Forte décontenancée d'apprendre cette terrible nouvelle, je m'en pris à Luna qui commençait à m'agacer à tourner autour de mon frère alors qu'il avait changé et était devenu l'homme d'une seule femme. Bien entendu cela mis un froid ce qui la poussa à rentrer chez elle.

Et puis tant mieux d'ailleurs, j'avais bien trop à faire là tout de suite, bien trop à penser à la suite des évènements et à cet enfant désormais bien installé.

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Quelques jours plus tard, à la maison, c'était toujours l'amour fou entre Stan et Elsa.

Au point de baptiser tous les endroits insolites qui traversaient leur esprit depuis le fameux coup du buisson.

Souhaitaient-ils remettre le couvert ?

Je le pensais fortement étant donné que Kelly était désormais enfant.

Papa serait ravi car il adorait passer du temps avec elle.

Et puis ce soir là, lors d'une énième fête en vue de boucler mon aspiration,

J'annonçai la terrible nouvelle à Lucas.

"Tu es sérieuse Tori ?"

"Et si on allait dans un endroit plus intime pour discuter de tout cela ?"

"Si tu veux, mais je ne crois pas que cela m'aidera à changer d'avis".

Bien sûr lui tout comme moi détestions les enfants, comment aurais-je pu lui jeter la pierre s'il ne souhaitait pas s'impliquer outre mesure.

"Franchement, je ne sais pas quoi dire Tori. Pour être franc, cette nouvelle ne m'enchante pas. Je sais que je veux être avec toi, mais je ne suis pas prêt pour un enfant".

"Et donc on fait quoi maintenant ?".

"Je ne sais pas".

Il ne savait pas.

Je ne savais pas.

En fait si, je savais que quoi qu'il arrivait, je devrais assumer mes responsabilités. 

Après avoir fixé le lac un long moment dans un silence pesant, Lucas rentra chez lui. A quoi bon de toutes façons il ne savait pas...

Je fus quand même contente de tomber sur mon petit papa lorsque je rentrai à la maison. J'eus même pas à lui annoncer la nouvelle, il compris de suite et me rassura d'une certaine manière.

"C'est une nouvelle formidable Tori, je suis vraiment heureux. Je sais que tu as peur, mais je serais là pour t'aider ne t'en fais pas".

Il était fou de joie à l'idée de bientôt découvrir cet enfant et moi je crois bien que le seul point positif dans cette situation était que j'étais heureuse de le rendre heureux.

Un autre jour se leva sur Willow Creek,

Je rentrais du travail exténuée, ma vie avait été si bouleversée par : la disparition de ma formidable mère, mon tourment suite à l'annonce de mes responsabilités en tant que nouvelle héritière de ma lignée, le retour de ma fabuleuse mère, la recherche de la voie à suivre pour me construire un avenir digne de ce nom, mon nouveau groupe, l'écriture, mes échecs amoureux, les fêtes, tant d'évènements qui avaient conduis à une lassitude de ma part, à une fatigue qui commençait à ressurgir de plus en plus, comme si elle ne daignait plus rester enfouie.

Mais je devais continuer ma vie, il le fallait, je n'étais qu'une jeune adulte, alors si ma vie m'épuisait déjà à cet âge, qu'est-ce que cela serait plus tard ? Enfin, mon petit papa vint me tirer de mes pensées tourmentées.

"Ma puce, je te trouve si fatiguée depuis un certain temps, que dirais-tu de prendre des vacances ? Tu pourrais te ressourcer, qu'en penses-tu ?"

Oui, il n'avait pas tord, partir en vacances, pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? C'était le moment où jamais, cela me ferait sûrement le plus grand bien, de respirer loin de cette maison, enfin, loin de ma mère !

"Papa, c'est une idée formidable, mais il faut que j'organise tout ça, je verrais dans quelques semaines, mais merci, pour l'idée".

"Non ma puce, tu t'en vas dès ce soir, tout est organisé, regardes les photos, nous t'avons réservé ce chalet pour quelques jours, tu pourras t'y reposer, profiter de la nature et même écrire si tu le souhaites. Tes valises sont prêtes, tu dois juste y aller".

"Tu es vraiment parfait papa, merci... vraiment".

Bon, ben je n'avais pas le choix, je devais partir m'aérer l'esprit et surtout me reposer en profitant du séjour que m'avait organisé mon père. Enfin, jusque là je pensais que l'idée venait de lui, mais je n'allais pas tarder à être surprise...

Après quelques heures de route, j'arrivais enfin à destination... crevée ! J'avais vraiment besoin de repos !

Après m'être réveillée encore dans les vapes, je tombai nez à nez avec un jeune homme qui m'avait l'air familier, mais sans que je n'arrive à mettre un nom sur son visage. 

"Tori, je suis si heureux de te revoir, c'est moi... Lucas".

J'y croyais pas ! Lucas ! Mais oui, c'était lui, nous étions des meilleurs amis inséparables dans l'enfance, enfin jusqu'à ce qu'il disparaisse brusquement un jour... Enfin, tant d'années étaient passées, et il était là, devant moi.

"Oh, Lucas, ça fait si longtemps. Qu'est-ce que tu fais là ?"

"Tu ne le sais pas ? Je suis en vacances tout comme toi".

"C'est génial ! Profites bien alors, on se revoit très vite".

Il m'a ensuite pris dans ses bras avant que je ne prenne la direction du chalet encore à l'ouest.

Je rentrai et me préparai à dîner, et bien oui, mon petit papa m'avait carrément poussé hors de la maison, sans même me laisser manger ma salade du jardin, avant de me coucher et de dormir jusqu'au petit matin.

Le lendemain, je me levai, enfin reposée, me disant que j'avais encore certainement rêvée. Avais-je vu Lucas ? Je m'étais évanouie, alors tout cela ne pouvait pas être réel.

De toute façon, qu'est-ce que j'espérais au juste ?

Je devais juste profiter de mon séjour pour me reposer et écrire, et cela s'arrêtait là.

Oui, sauf que ce n'était pas un rêve et ce ne fut que sous la douche, que je me rendis compte que Lucas était bel et bien là, en train de jouer dans le jardin.

Alors, quelques instants plus tard, je me dirigeai vers lui.

Et il me serra à nouveau dans ses bras, sans prononcer un mot.

Avant que je ne me dirige vers l'ordinateur et me mette à écrire un nouveau roman... d'amour cette fois-ci.

Et que lui n'aille peindre.

Ce ne fut qu'à l'heure du déjeuner, que nous nous mîmes à discuter longuement de tout et de rien, de sa folie pour la peinture et de son aspiration allant dans le même sens, des enfants qu'il détestait, comment lui jeter la pierre ? Je ne les aimais pas non plus, de sa vie, avant de me raconter le fin mot de l'histoire quant à sa présence à mes côtés".

"J'ai reçu un appel de ta mère, me disant de venir chez vous du fait qu'elle s'inquiétait à ton sujet. Je n'ai pas hésité une seconde, car même si nous nous sommes perdus de vue dans l'enfance, j'ai toujours pensé à toi, me demandant tout le temps, si toi aussi tu en faisais de même".

"Ta mère s'est d'abord excusé, car selon elle, c'est à cause d'elle que j'ai cessé de te rendre visite petit. Bon j'avoue qu'à cette époque j'étais très naïf, j'ai vraiment cru que tu m'avais remplacé par Max, du coup je ne voulais plus te voir. Mais après j'ai grandi et je me suis rendu compte de ma bêtise, même si Max était ton meilleur ami, qu'importe non ? Tu pouvais bien avoir autant de meilleurs amis que tu le désirais, tu étais tellement sociable, tellement belle, tout le monde souhaitait être à tes côtés... Et puis, tu as fais partie du groupe des modèles, et là, je me suis dit, que je n'aurais définitivement plus aucune chance. Tu étais si belle, si charismatique, pourquoi me parler ? A moi ? Un artiste fou ?".

"Ensuite, ta mère a longuement discuté avec moi, elle a beaucoup parlé de toi en fait, me demandant si je souhaitais rentrer à nouveau dans ta vie. Bien sûr que oui, Tori. Je n'aurais jamais dû te quitter. Elle m'a alors proposé de passer des vacances avec toi afin de rattraper le temps perdu".

Nous avons continué à discuter à l'extérieur tout en profitant du beau temps. Alors comme ça, c'était donc le plan de ma mère, j'aurais du avoir la puce à l'oreille, lorsque papa m'avait dit " "nous" t'avons réservé". Elle était derrière tout cela, elle pensait à ce point à moi ?

Et puis le soir venu, Lucas était déjà couché dans le seul lit du chalet. Il me l'avait laissé la veille, ne souhaitant sûrement pas envahir mon espace personnel. Mais ce soir là, il était là, et j'allais bien devoir faire avec.

Je me couchais à mon tour, me demandant alors ce que tout cela signifiait. Nous étions des meilleurs amis dans l'enfance, mais qu'étions-nous aujourd'hui ? Ou du moins, qu'étions-nous amenés à devenir ?

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Un autre matin se leva sur Granite Falls, je me levais pour préparer le petit-déjeuner. 

Sauf que ce matin là, Lucas se leva en même temps que moi et me serra très fort dans ses bras.

Avant de me coller un baiser sans un mot. Il ne se passa rien de plus.

Il alla ensuite se consacrer à sa peinture.

Tandis que j'essayais de lire un livre pour me sortir son baiser de la tête. Non pas que je n'avais pas apprécié, mais je me demandais juste ce qu'il signifiait.

N'arrivant pas me concentrer dans ma lecture, j'allais admirer le merveilleux paysage qui s'offrait à moi.

Lorsque Lucas vint à son tour près de moi en me prenant dans ses bras.

Il posa sa main sur la mienne,

Avant de me coller un nouveau baiser, qui cette fois-ci ne laissa plus aucun doute planer dans mon esprit. 

Plus tard, nous dînâmes toujours en tête à tête.

Et à l'issu de celui-ci, il me demanda de devenir sa petite-amie, avant de m'embrasser langoureusement.

Puis passionnément.

Nous n'arrivions plus à nous décoller l'un de lautre. 

Alors ce qui arriva par la suite, fut la suite logique.

Une suite logique divinement délicieuse.

Le matin suivant, était le dernier que nous passions à deux. Bien entendu si au début nous étions un peu timide l'un et l'autre, les jours passés ensemble nous avaient fortement rapprochés.

Surtout avec les baisers passionnés que Lucas ne cessait de me donner.

Des baisers qui bien entendus ne me laissaient pas du tout indifférente.

Et qui se concluaient aussi toujours d'une façon agréable.

Oui, nous avions passés un séjour de rêve.

Un séjour qui touchait malheureusement à sa fin.

Quelques heures plus tard, j'étais de retour chez moi.

Je n'étais plus fatiguée, plus seule, mais désormais épanouie et je me demandais juste ce que me réservait l'avenir.

Un autre jour se leva sur Windenburg,

Stan avait convié Elsa aux ruines, en attendant patiemment qu'elle arrive, se préparant psychologiquement à la demande qui allait suivre.

Mon frère, habituellement si sûr de lui, ressemblait à un petit garçon timide ne sachant sûrement comment s'y prendre.

Mais lorsqu'en plongeant son regard dans le sien, il compris qu'il n'avait pas de crainte à avoir, il se jeta à l'eau, en attendant qu'une chose de sa part : une réponse positive !

Elsa quant à elle, fut agréablement surprise et après quelques instants d'hébètement, plongea son regard dans celui de Stan.

Avant de lui coller un tendre baiser, suivi d'un oui murmuré timidement et doucement au creux de son oreille.

Il en fallut peu pour éveiller le désir de mon frère, qui après avoir embrassé sa fiancé passionnément chercha un endroit discret pour assouvir ses pulsions. A mon plus grand étonnement, ce fut Elsa qui trouva la solution.

Se disant que le buisson d'à côté ferait l'affaire, pour leur plus grand bonheur.

Stan fut ravi d'apprendre que sa fiancée était plus coquine que ce qu'il pensait.

Ce qui confirmait encore plus son choix de se lier à une seule femme.

A la maison, tout allait pour le mieux, mon petit papa jonglait entre l'entretien de son jardin.

Tout en couvrant d'affection ma chère mère.

Et moi, je travaillais ou sortais pour éviter de la croiser. Et même si je me cherchais des excuses, il faut bien avouer que j'avais un penchant très exarcerbé pour la fête.

Je fis d'ailleurs la rencontre de Jérôme, qui sur l'instant me plu énormément, mais celle-ci n'a pas aboutie.

Et pourtant je voulais y croire, mais j'étais bien la seule à le vouloir.

Alors que la famille parfaite dinait,

J'ai invité ma proie afin de pouvoir faire plus ample connaissance et nous avons fait que discuter, comme lors de la fête.

Je voulais un peu plus moi, pas forcément aller vite comme avec Julien, mais au moins avoir un baiser, de quoi justifier une petite attente.

Et bien non ! monsieur cherchait une compagne mais juste pour discuter. Bon ben au suivant alors !

 Et alors que j'étais toute embarassée, Elsa de son côté apprenait une heureuse nouvelle.

Encore un peu nauséeuse, j'étais persuadée qu'elle redoutait de devoir en parler à Stan, de peur qu'il ne reprenne sa vie d'avant.

Lorsque ce dernier rentra de son travail, elle se jeta à l'eau se disant qu'au moins elle faisait les choses dans les règles et qu'elle aviserait en temps voulu avec sa réaction. Et bien, la chère Elsa fut surprise de voir Stan fou de joie.

D'ailleurs, il lui colla un doux baiser sur la joue en lui susurrant :

"Oh ma chérie, ça doit être lié au buisson, c'était si merveilleux, on recommence quand tu veux ok ?".

Oui, bon ok, mon frère filait le parfait amour, et moi ? Pourquoi n'avais-je pas cette chance ?

Et alors que je continuais mon nouveau roman, après avoir fini la préparation du petit déjeuner, je vis mon grand-père ! Et cette fois-ci je ne rêvais plus !

"Ton manque de chance en amour est peut-être lié au pardon que tu dois accorder à ta mère Tori. Je connais très bien ma fille et je peux t'assurer qu'elle s'en veut de ne pas avoir été la mère que tu aurais voulue qu'elle soit, elle a changée ma petite Tori, alors de ton côté fais au mieux... Au fait, ils sont très bons tes pancakes".

Que répondre à cela ? Je crois bien que j'ai juste pris mes jambes à mon cou, en espérant que le jour se lève vite, très vite.

Ce qui ne tarda pas à se passer.

J'en revenais toujours pas et essayais de me convaincre que cela ne pouvait pas être réel.

Mais cette fois-ci, en la voyant, je suis restée plantée là, à attendre, me remémorant les mots de grand-père.

Bizzarement, alors qu'habituellement, nous nous évitions, ce matin-là, nous étions toutes deux assises l'une près de l'autre.

Allait-elle parler la première ? Attendait-elle que le premier pas vienne de moi ?

Et bien, nous sommes restées l'une près de l'autre, mais sans prononcer un seul mot, à se regarder furtivement, en espérant sûrement lire dans les pensées de l'autre. Mais cela ne dura pas, elle finit par se lever et se diriger vers la cuisine.

Quelques instants plus tard, j'allais à mon tour dans celle-ci et tombais sur sa conversation avec père.

"Elle n'est pas partie Yann, quand elle m'a vu m'asseoir près d'elle. Tu sais, je mourrais d'envie de la serrer dans mes bras, je m'en veux tellement pour toutes ses années où je n'ai pas été la mère que j'aurais dû être".

"Bébé, tu dois persévérer et essayer de te racheter comme tu peux".

"Oui, mais comment ?".

Oui, comment ? En tout cas, là tout de suite j'étais perdue et bouleversée par mes sentiments. Je la détestais ! Enfin, étais-je toujours certaine de la détester ? Je n'étais plus sûre de rien, je savais juste que je devais me rendre au travail !

Et c'est en mon absence, que ma chère Luna décida de passer faire un coucou.

"Oh j'ai raté de justesse Tori, mais tu es là toi. Comment vas-tu ?"

Oui bien sûr qu'elle savait que je travaillais, elle avait sûrement d'autres projets en tête...

Elle savait pourtant que Stan était fiancé avec Elsa et que cette dernière était enceinte.

J'avais pourtant l'impression que cette situation ne la dérangeait guère, même si Stan ne semblait pas déterminé à répondre à ses attentes.

Ma chère Luna avait une idée en tête, mais allait-elle aller jusqu'au bout de celle-ci ?

Et puis, un peu plus tard, ma mère discuta avec mon petit papa.

"Yann, je crois que j'ai trouvé".

"Mais c'est formidable bébé, je suis fier de toi, que comptes-tu faire ?"

"D'abord passer un appel et ensuite j'aurais besoin de ton aide".

"Entendu bébé, allez, viens dans mes bras".

Alors ma mère passa son fameux appel téléphonique.

Avant que mon petit papa ne la serre à nouveau dans ses bras. A ce moment précis, j'aurais voulu pouvoir lire dans ses pensées pour savoir ce qu'elle était entrain de mijoter, mais j'étais certaine que je n'allais pas tarder à le savoir dans tous les cas.

Une nuit se coucha sur Willow Creek et marqua le début de mes tourments.

Je ne comprenais toujours pas pourquoi je rêvais tout le temps de mamie et pour quelle raison elle me parlait toujours de mon incroyable mère et de pardon, mentionnant que la vie était courte et qu'il fallait en profiter tant que j'en avais encore les moyens.

Oui, sauf qu'elle n'était pas la seule à s'y mettre. J'avais même vu en songe papi qui me sortait le même discours. 

Et puis lorsque ce n'était pas les morts qui s'amusaient visiblement à communiquer, les vivants s'en mêlaient aussi, en l'occurrence Stan...

"Tori, tu devrais lui parler, elle est si triste et ne cesse de demander de tes nouvelles. Je ne sais même pas comment tu arrives à l'éviter alors que nous vivons tous dans la même maison".

Oui, oui, la bonne blague en somme. Et bien oui, je l'évitais, en même temps, ce n'était pas si compliqué avec mon travail et mon groupe de ne jamais la croiser. Et puis la seule chose que j'en pensais, était qu'il ferait mieux de s'occuper de sa copine.

Et oui, Elsa était de plus en plus tendue.

Je ne savais pas si cela était dû à sa carrière dans les affaires ou bien sa jalousie excessive, car connaissant le passé de mon frère, elle avait bien ses raisons de douter. Mais je crois bien que je l'admirais, prendre un long bain aux pétales de rose, était une douce façon de se calmer et l'aidait sûrement à relativiser les choses.

Je crois aussi que j'avais définitivement perdu mon petit papa, qui ne cessait de profiter de sa merveilleuse moitié.

Enfin bon, j'avais mon groupe.

Et puis j'avais surtout Julien, relation qui bien entendue n'a pas fonctionnée...

Et pourtant nous nous entendions si bien.

Enfin sexuellement parlant.

Nous nous voyions très souvent.

Essentiellement pour une seule et unique activité.

Qui dès qu'elle se terminait, nous laissait de marbre l'un et l'autre.

Alors un jour, alors que la journée avait bien commencée.

Enfin, peut-être pas pour Elsa, qui se posait encore des questions sur Stan.

Et moyennement pour moi, qui pour la énième fois avait une discussion avec mon petit papa sur ma fabuleuse mère.

Je conviais un peu plus tard Julien a un rencard pour... discuter !

Bien entendu nous n'avons pas communiqués, nous sommes juste restés blottis l'un contre l'autre, nous rendant compte de l'évidence.

Notre courte relation touchait malheureusement à sa fin.

Et bien non, je n'étais pas triste, j'avais même rejoins mon groupe.

Pour écrire mon troisième livre.

Avant de faire une pause en compagnie avec Yuki Behr.

"Oh, Tori, ca fait un moment que je meurs d'envie de te parler. Je me demande tout le temps si Stan va bien..."

Super... J'avais juste envie de lui répondre que Stan était désormais le Stanounet d'une seule, mais je l'ai juste écouté en mangeant, me demandant si moi aussi j'aurais un jour cette occasion de hanter les pensées de quelqu'un.

Et pendant ce temps à la maison, mon incroyable mère s'apprêtait à connaître du changement dans sa vie. Elle fêtait son anniversaire et avait invité notre famille.

"J'ai peur Yann, et si personne ne venait ? Tu sais, je n'ai pas toujours été celle que je suis aujourd'hui".

"Tout ira bien bébé, au pire je suis là et serais toujours là pour toi".

Je m'attendais à ce qu'elle fête seule son anniversaire, et bien non, Tante Ellen, Emilie ainsi que Tante Ann avaient répondu présentes à son invitation. Je me demandais alors si elle avait véritablement changée...

Sous les encouragement de tous, elle souffla ses bougies.

Vieillissant elle aussi tout comme mon petit papa. Le temps passait si vite que cela...

Alors qu'elle consommait son gâteau d'anniversaire à l'écart des autres, papa lui fit une proposition inattendue. 

"On se marie bébé ?"

Je crois bien qu'elle n'aurait jamais pu rêver d'un si beau cadeau d'aniversaire, surtout après tout ce qu'elle avait fait endurer à notre famille.

Je me sentais horriblement mal de voir qu'elle avait pu gagner aussi facilement l'amour de tous.

Et en même temps, je ressentais autre chose, s'apparentant plus à de l'admiration envers un tel amour, si puissant qu'il triomphait de tout.

Et si je pouvais bien résumer, les épreuves déchirantes et douloureuses traversées, avaient consolidé leur amour.

Je l'enviais même, car je rêvais de tomber sur quelqu'un comme mon petit papa.

Capable de tout pour sa moitié et même pour ses enfants, alors qu'il était génétiquement conçu pour les détester. J'ai moi aussi son gène, alors arriverais-je à aller contre ce sentiment ?

Un autre jour se leva sur Willow Creek, et il y avait du changement dans l'air.

Du changement ? Oui et non. J'adorais toujours faire attention à ma ligne, non pas par obligation mais par pur plaisir désormais. Faire du sport contribuait à mon bien être, mais surtout me permettait de me réfugier dans une activité pour oublier que ma merveilleuse mère était revenue parmi nous.

Du changement ? Oui et non. Je consommais toujours des aliments pauvres en calories, mais me laissais aller parfois, les sacrifices drastiques n'apportaient jamais rien de bon.

Du changement ? Oui. Je savais enfin ce que je voulais faire de ma vie. J'étais désormais auteure, une carrière évidente au vu des livres que j'avais déjà publiés lorsque j'étais adolescente.

Du changement ? Oui. Entre Elsa et son stanounet, tout allait pour le mieux, au point que Mademoiselle avait emménagé chez nous sur la demande expresse de mon frère.

Elle avait mis un point d'honneur à se présenter aux parents et démontré qu'elle était la petite amie idéale. Oui, elle était très bien pour Stan, elle était ambitieuse et s'était lancée dans la carrière des affaires, elle était un puits de connaissance et souhaitait continuer sur sa lancée en devenant un sim aux multiples talents. Mais Elsa était aussi très jalouse, ce qu'elle s'était bien priée de leur dire.

Du changement ? Oui, oui, oui, car c'était mon dernier jour d'activité chez les modèles. Je ne trouvais plus aucun intérêt à essayer des tenues à longueur de journées, surtout lorsqu'elles étaient moches. Je voulais bien suivre la mode et lancer les nouvelles tendances, mais bon, les tenues étaient souvent hideuses et n'avaient de merveilleux que le nom de leur créateur.

Une vraie corvée, surtout avec tout ce rose qui commençait à me sortir par les yeux, couleur d'ailleurs préférée de mon adorable mère.

Alors ce jour là, je n'ai pas hésité une seconde à quitter le groupe qui avait fait de moi une adolescente superficielle.

"Tori tu vas regretter de ne plus faire partie de notre élite, aucun groupe ne voudras de toi, tu verras. Je te donne une dernière chance de faire machine arrière si tu veux".

"C'est très gentil Siobhan, mais non merci, je préfère laisser ma place à quelqu'un de plus motivé que moi, j'ai d'autres projets vois-tu".

En fait, je n'avais aucuns projets, je savais juste que j'allais écrire et me retrouver sans amis. Quoique avaient-ils été mes amis ? Enfin, Luna oui, mais les autres ? J'en doutais vraiment...

Alors que je m'apprêtais à rentrer à la maison, je fus surprise d'être conviée chez les Avant-gardistes. Non pas que je ne méritais pas un tel honneur, mais j'avais encore les paroles de Siobhan en tête.

Enfin plus pour très longtemps.

"Ah Tori, je suis si heureuse que tu ais accepté notre invitation si précipitée. J'ai adoré tes deux livres pour enfants, même si on voit bien que tu débutes dans l'écriture, ils avaient déjà ce petit quelque chose en plus. Je ne me trompe jamais Tori, je suis sûre et même certaine que tu parviendras à te faire un nom dans le monde de l'édition".

"Tu n'as vraiment rien à faire pour nous impressionner, tu peux devenir un membre d'office de notre groupe si tu le souhaites".

Du changement ? Oui, un changement génial en somme. J'étais désormais membres des Avant-gardistes et sans faire de sacrifices pour montrer ma valeur, car celle-ci désormais reposait sur mon intellect et non plus sur mon apparence.

Un groupe qui me permettrait d'enfin m'épanouir et serait une aide active dans ma carrière.

Du changement ? Oui par ma virée en boite de nuit.

Du changement ? Oui, en ma rencontre aventureuse avec Julien Bertrand.

Mais une rencontre savoureuse et relaxante pour ma part.

Une rencontre certes immature, mais tellement exquise.

Que je n'ai pu résister à l'appel de la chair.

Ma première fois dans un placard, bon, et puis, et alors ? C'était fun, on est fétarde ou on ne l'est pas non ?

Une première fois épuisante, mais si agréable. Oh mon Julien vais-je te revoir ?

Du changement ? Oui, par la vieillesse subite de mon petit papa.

Ah mon petit papa, je suis désolée d'avoir oublié ton anniversaire. Surtout ne part pas tout de suite s'il te plaît.

Du changement ? Malheureusement oui, par la déclaration d'amour passionnée de mon petit papa à ma tendre mère.

Comme si elle méritait un tel amour.

Toute cette affection.

Toute cette présence.

Comme si elle méritait cette demande.

"Ma Jenny, ne perdons plus de temps, les années passent, je vais te quitter un jour ou l'autre, mais pas sans être officiellement ton mari. Acceptes-tu de m'épouser bébé ?"

"Oui Yann, je suis la femme la plus chanceuse du monde, je ne te remercierais jamais assez pour tout ce que tu as fais et tout ce que tu continues encore de faire pour moi, tu es un homme merveilleux".

"Merci d'être revenue bébé, je t'aime tu sais".

"Je t'aime aussi Yann".

Oui, il y avait du changement chez nous, mais mes sentiments envers ma douce mère eux n'avaient pas évolués et pourtant je voyais bien qu'elle était bien différente de celle qu'elle était auparavant.

Un autre jour se leva sur Willow Creek, dernier jour avant que moi aussi j'acquiers une majorité pleine et entière.

J'avais hâte de grandir et en même temps j'étais partagée, dans le sens où je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie.

Mais j'étais bien loin de me douter qu'il y aurait du changement dans celle-ci. J'aurais du pressentir que quelque chose se tramait, car mon petit papa se perdait trop souvent dans ses pensées, depuis la nuit où il avait sombré à nouveau dans sa tristesse.

D'ailleurs, ce matin là, il m'avait câliné, oui bon, jusque là tout allait bien. Sauf que c'était sans compter l'annonce qui suivait son acte.

"Ma chérie, je pars chercher ta mère. Il est hors de question que je vive un jour de plus sans elle".

Ah oui ? Il s'était décidé comme cela ? Un jour il était triste, un autre non, puis celui d'après encore triste, et maintenant elle devait revenir.

Pff, super le cadeau d'anniversaire quand même ! Bon ben je n'avais plus qu'à me rendre au lycée pour essayer d'oublier et prier pour que ma fabuleuse mère refuse son offre si gentiment formulée.

Mon petit papa était donc parti, bien déterminé, à rejoindre ma sublime mère.

Celle-ci était encore en train de peindre, seule chose qui sûrement la maintenait encore en vie dans ce trou perdu.

Se doutait-elle que mon cauchemar deviendrait réalité à compter de cet instant ?

"Jenny, j'ai bien réfléchis, j'ai beau essayer de t'oublier, je n'y arrive pas. Je te pardonne bébé, alors reviens".

"Yann, je ne te mérite pas, je t'ai trahie et je me sens horriblement coupable de mettre fourvoyée".

"Je t'aime Jenny, tu as été ma première femme et tu seras ma dernière quoiqu'il arrive. Reviens bébé, nous avons assez soufferts comme cela, ça ne sert à rien de perdre plus de temps. Je suis perdu sans toi et même si j'ai mal quand je repense à tout ce qui s'est passé, j'ai encore plus mal de te savoir seule ici, sans famille, juste pour une erreur de parcours. Ma décision a été mûrement réfléchie, j'ai pesé le pour et le contre, et ce qui m'a motivé est surtout le fait d'avoir rencontré cet imbécile de Jonathan et de le voir se vanter d'avoir réussi à réaliser son plan. Je sais que tu t'en veux, mais moi aussi je m'en veux car si j'avais été plus présent, comme dans les premiers temps où notre passion était à son apogée, tu n'aurais pas craqué. Je veux qu'on laisse cet incident du passé au passé pour pouvoir construire notre avenir ensemble bébé. Je suis et serais toujours là pour toi quoiqu'il arrive".

Mon incroyable mère avait longuement fondue en larmes.

Puis lorsqu'elle les avaient séchées, avait plongé son regard meurtri dans les yeux de mon père, qui s'était empressé de la serrer dans ses bras.

Ils s'étaient alors dirigés vers le chemin du retour, tous les deux !

Super ! Elle n'avait pas décliné son invitation et se retrouvait désormais devant notre maison, oui, malheureusement c'était aussi sa maison.

Ma mère était embarrassée d'être là et se demandait certainement comment serait l'accueil que nous lui réserverions. Et bien Stan était heureux de la retrouver.

Sous le regard joyeux de mon père.

Il avait ensuite invité ma fantastique mère à prendre possession des locaux pour se refaire une petite beauté si elle le souhaitait.

Ma fabuleuse mère avait donc écouté les conseils de mon père, toujours aussi mal à l'aise.

La seule chose qui me réconfortait était de le voir à nouveau heureux.

Mon exquise mère avait pris un long bain.

Avant de se changer, et de revêtir une robe à l'opposé de son ancienne garde robe. Avait-elle véritablement changé ?

Elle s'était ensuite précipitée à la cuisine pour cuisiner mon gâteau d'anniversaire.

Avant de faire le ménage.

Oui, sauf que moi je n'étais pas d'humeur ! Et puis quoi encore ? Je n'avais rien oublié.

Alors lorsqu'en rentrant du lycée, je l'ai vu assise avec son gâteau, j'ai pris mes jambes à mon cou et me suis précipitée à l'extérieur. Hors de question que je mange avec elle. Elle ne me manquait pas à moi !

Oui, elle semblait différente, mais elle ne m'avait jamais aimé, elle était partie avec notre argent, elle avait fait souffrir mon petit papa, et elle était revenue pff.

Je ne savais pas où aller, je savais juste que je ne désirais pas rentrer, et la voir elle, comme si de rien était alors qu'elle m'avait fait du mal.

Je m'étais retrouvée au parc, encore seule ! Tout cela parce que je n'avais aucune envie de retrouver mon groupe, pour parler de fringues et d'autres sujets superficiels. 

Heureusement, ma solitude fut de courte durée, car je tombais sur Emilie.

J'étais heureuse de me confier à quelqu'un, surtout à ma cousine qui comprenait véritablement ma situation et qui surtout ne me jugeait pas, comme aurait pu le faire Siobhan par exemple.

Alors, lorsqu'elle me proposa de fêter mon anniversaire en même temps que le sien chez elle, j'acceptai volontiers.

Nous nous rendîmes immédiatement à son domicile.

Je préparai un gâteau au chocolat, bien à l'opposé que celui que ma mère m'avait concocté.

Je soufflais mes bougies et devint une jeune adulte, me rendant compte que ma vie était inconciliable avec des envies d'enfants. Je voulais faire la fête et profiter de la vie.

Emilie souffla aussi ses bougies.

Et ce soir là, je su que je pourrais toujours compter sur elle. 

Cette soirée fut à la hauteur de mes espérances, mais tout avait une fin et je ne souhaitais pas abuser de la gentillesse de tante Ellen.

Au moment du départ, je n'avais toujours pas envie de rentrer "chez moi", alors je me rendis dans un bar avec Sergio.

Nous nous amusions si bien, que je ne vis pas les heures défiler.

Je crois que ce soir là, j'avais besoin de réconfort, de câlins, de baisers, de tendresse, sauf que Sergio non ! Il me fit comprendre qu'il voyait déjà quelqu'un. Super !

Et pendant ce temps, elle, elle avait mon petit papa.

Elle en avait de la chance, car à sa place, je ne l'aurais jamais retrouvée et ni priée de revenir. Mais bon, il avait le droit d'être heureux, même si c'était avec elle, pff.