88 - Tristesse et mini-nous
Un autre jour se levait sur Willow Creek.
Mère ne cessait de contempler des portraits de père.
Nous fîmes d'ailleurs son enterrement entre filles.
La douleur et la peine me bouleversèrent tant que je sentis mon accouchement imminent. Je perdis les eaux rapidement même si je ne souhaitai que privilégier mon hydratation.
Je jonglai entre tristesse et contractions... Quoi déjà mini-nous ! Pourquoi maintenant ? Tu comprends j'ai un peu faim là tout de suite !
...Entre faim et contractions. Allez juste une bouchée et après je te promets d'y aller.
Bien sûr que non je ne pu m'alimenter comme je le souhaitai, je me rendis sur le champ à l'hôpital, les contractions étant trop intenses à supporter.
Jérôme, en futur papa, qui se respecte eu la réaction adéquate : un peu de panique et un soupçon de bonheur.
Notre petite Joy était née. De retour à la maison, mère fut la première à la câliner.
Je pouvais enfin serrer ma petite Joy dans mes bras. Il est où Jérôme ?
Enfilant une tenue plus adaptée, j'allai voir Jérôme et me renseignai sur l'enchaînement sur une éventuelle nouvelle grossesse.
Être dans ses bras était un pur bonheur, je sentis bien qu'il ne souhaitait rien me refuser. Aurait-il le même comportement avec Joy ?
Nous passâmes rapidement aux travaux pratiques.
C'était si bon d'être dans ses bras, contre son corps. Mérédith avait-elle envie de faire tout autant avec son J ? D'ailleurs pourquoi ne venait-il donc plus ? Son goût avait-il changé?
J'aurai voulu rester contre lui pour toujours, collée à lui comme si nous étions des siamois.
Sauf que Joy aussi avait besoin d'être collée. Joy ton père est à moi fais attention ! Quoique non, prends un peu de son temps, j'en aurais plus pour la cuisine. Qu'allons nous manger aujourd'hui ? Des haricots aux saucisses ?
Même si Joy était notre source de joie, mère avait du mal à reprendre le court de sa vie sans papa.
Pleurer était devenu son quotidien.
Mérédith n'était pas plus en forme. Tu voudras des haricots aux saucisses pour te remonter le moral?
Mère adorait s'occuper en pleine nuit de Joy. Heureusement, car moi j'avoue que je préférais dormir et reprendre des forces, car bon ça fatigue de travailler et d'attendre avec impatience sa promotion.
Et lorsqu'elle finissait de bercer Joy, elle retournait dormir aux côtés de Mérédith, car ses nuits restaient mouvementées, trop perdue dans ses pensées.
Tous le monde dormait et ma deuxième vie après le travail commençait, celle des plats à cuisiner ou des discours avec moi-même.
Étais-je prête à enchaîner avec un autre bébé ? Étais-je prête à mettre ma progression au travail entres parenthèses ?
J'avoue que j'étais juste prête à préparer des boissons, jonglant entre l'euphorie des vapeurs d'alcool et la tristesse pour la perte de père.
Seule Joy me faisait avoir les pieds sur terre.
Ma petite J tout comme son père. Tiens mais il devient quoi Julien ? Voudra-t-il quand même devenir médecin ?
En parlant du loup, quelques jours plus tard Jérôme le croisa à l'hôpital, se présentant pour une maladie inexpliquée.
"J'ai effectué tous les examens complémentaires, et je crois bien que tu souffres de la maladie d'amour. Tu devrais peut-être présenter tes excuses à Mérédith et reprendre là où vous vous étiez arrêtés. Ma femme sera si heureuse de te revoir chez nous".
Ah si tu savais mon Jérôme bien sûr que oui je veux qu'il revienne !
Pendant ce temps mère entretenait le jardin.
Mérédith jouait à Vive les sims. Une journée normale en somme.
Avec un gros bouleversement lorsque je rentrai du travail.
"Mon sucre d'orge, nous allons être parents à nouveau".
Non rien à signaler à l'annonce de ma grossesse, Jérôme eu une réaction normale.
Plutôt impatient de connaître le sexe de notre deuxième mini-nous.
Oui, le bouleversement se trouvait à l'extérieur, pendant que j'étais dans les bras de mon homme, mère se faisait enlever par les extra-terrestres, oui, oui. Et comme par hasard je suis sûre et certaine que quand je raconterai aux autres cet évènement paranormal ils me prendront tous pour une folle.