73 - L'erreur est simiaine ?

Un autre jour se levait sur Willow Creek depuis le départ de mère.

La tristesse était devenu mon quotidien.

A quoi bon me lever puisque je rentrai à nouveau dans mon lit pour pleurer.

Heureusement, Marc était à mes côtés et me réconfortait comme il le pouvait.

Il restait planté devant moi à me regarder, exprimant avec ses yeux tout l'amour dont il me portait.

J'essayai d'aller de l'avant, mais cela était vraiment dur, même faire le repas devenait un véritable supplice.

Mais la vie n'était pas faite que de tristesse, parfois la lumière daignait nous éclairer. Ce fut le cas avec le terme de la grossesse de Taylor.

Et la venue au monde de son fils Aaron Marchall.

Et lorsque cette lumière se retrouvait balayée en un éclair par la tristesse.

Je la rechargeais en allant jouer avec mon neveu. Il était si beau, si trognon qu'il me tardait de pouponner à mon tour.

Si Taylor partageait un amour inconditionnel pour son fils, Lucas quant à lui peinait à éprouver un minimum de tendresse.

Mais ma soeur ne disait rien, trop fatiguée pour lui faire des remontrances. 

Même si Lucas avait une tendance à fuir ses responsabilités de jeune papa, il s'avérait être redoutable pour la tenue de la maison.

Et moi je tentai de sauver le peu de plants qui tentaient encore de survivre à la sécheresse et au délaissement que nous leurs imposions.

Et puis, je remarquai que Marc s'avérait être très proche des nourrissons, toujours serviable à ne jamais se plaindre pour changer une couche. Cela me réconfortait d'autant plus pour ma décision de rester à ses côtés.

Et ce même si pour les besoins de sa carrière et pour assouvir son côté malveillant, il devait parfois se mettre quelques personnes à dos.

Et lorsque je ne m'occupai pas l'esprit, la tristesse revenait au galop, prête à envahir mon âme sans me laisser de répit. Mère me manquait terriblement, la vie était très dure sans elle à nos côtés. On ne se rends compte de la valeur d'une personne que lorsqu'on la perd. 

Surmonter sa perte était une véritable épreuve, mais parfois il suffisait de peu pour que son moral remonte. En l'occurence Marc qui avait décidé que le jardin avait besoin d'un nouveau souffle.

Parfois certaines actions nous laissent dubitatives, comme voir mon futur beau-frère draguer une certaine Jeanne sur la terrasse à l'avant de la maison.

Échanger un baiser comme cela sans aucune réserve ou même un sentiment de culpabilité.

Sauf que ce jour là, ils n'étaient pas seuls et que je veillai au grain.

"Non mais je vous dérange certainement? Peut-être que Taylor est totalement d'accord pour que son futur fiancé en drague une autre? Non pas à l'extérieur ou en cachette, mais juste sous son nez. Lucas, je vais être franche, si tu congédies ton amie, je veux bien essayer de passer l'éponge sur ce malheureux incident".

"Sérieux, tu ferais ça ?Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai paniqué. Je suis père et je n'aime pas les enfants, j'ai pensé que peut-être... si elle me voyait avec une autre... peut-être qu'elle ne verrait pas que j'ai l'impression de ne rien éprouver pour Aaron et qu'elle me quitterait. Mais je ne le souhaite pas au fond... qu'elle me quitte, je ne souhaite pas... être seul. Je l'aime mais... j'ai du mal, je n'arrive pas... à faire face".

"J'ai tout gâché, je ne suis qu'un bon à rien, jamais... elle ne me pardonnera si elle l'apprend".

Oui parfois il vaut mieux réfléchir à deux fois avant. sauf qu'en cet instant précis, Lucas me fit peine à voir et surtout je ne souhaitai pas causer du tord à Taylor. Peut-être avait-il véritablement paniqué ? Ça pouvait arriver, je décidai de lui laisser le bénéfice du doute et de ne rien dire. Sa culpabilité se chargerait de lui faire payer son infidélité.

La culpabilité étant toujours présente le lendemain, c'est un Lucas préoccupé par le nettoyage de la vaisselle, qui décida de se rendre utile.

Pendant que j'avais une agréable discussion avec Marc sur les besoins de commencer les travaux pratiques en vue d'agrandir notre famille.

Nous fîmes des câlins non pas une, mais trois fois, avant de nous rendre à la pâtisserie.

Et même sur les lieux, le désir était trop fort, nous étions comme des aimants, prêts à bondir l'un sur l'autre.

Le soir venu, je ne fus guère surprise lorsque j'appris que j'étais à mon tour enceinte.

Bien entendu je ne quittai guère des yeux Lucas, certainement en train de réfléchir encore et encore sur son erreur. Tant mieux, il fallait qu'il en garde une bonne leçon.

J'attendais Marc pour lui annoncer la bonne nouvelle, la pêche étant le meilleur moyen pour faire preuve de patience. Mais j'avoue aussi que pour certaines de mes pâtisseries salées en trompe l'oeil il me fallait du poisson frais.

Et lorsque Marc rentra de son travail, je pu lui annoncer sa future paternité. Il fut très heureux et ému d'apprendre la nouvelle. J'espérai juste qu'il soit un bon père, et qu'il veille bien sur notre petite famille en devenir.

Comments

[Syl97169]

Merci Pythonroux <3