90 - Tu souriras à nouveau
Un autre jour se levait sur Willow Creek.
Un grand jour débutait, Mérédith allait devenir une jeune adulte, même si Joy s'était déjà jetée sur son gâteau d'anniversaire.
Après une préparation expresse d'un gâteau d'anniversaire de remplacement, ma petite soeur n'hésita pas une seule seconde à souffler ses bougies,voulant à tout prix commencer une nouvelle vie.
Développant son côté pitre, elle alla se faire un nouveau look pour trouver l'âme-soeur. Comment ça ? Avec Julien c'est fini ? Priorité aux J tout de même dans tes recherches de l'amour.
Un peu plus tard, alors que je cuisinai, je me sentis d'humeur féline ou alors coquine ?
Non non j'avais juste trop rigolé, j'étais malade et mère s'inquiétait pour les rayures qui étaient brusquement apparues sur mon corps. Et si je devais me métamorphoser ou me réincarner, quel animal j'aimerai être ?
Heureusement que j'avais Jake pour me remettre les idées en place. Alors mon petit bibou, tu me verrais plutôt en chat, en tigre ou en zèbre ?
En fin d'après-midi, un revenant avait décidé de pointer le bout de son nez. Avait-il ressenti ma maladie ? Venait-il me soigner ? Oh Julien, tu ne peux pas savoir à quel point tu m'as manqué.
Hélas, Julien ne venait pas me rendre visite. Il avait tout simplement sentit que prochainement la roue tournerait et avait décidé de recoller les morceaux avec Mérédith avant qu'elle ne rencontre quelqu'un d'autre.
Mais tu sais, je suis là moi.Qu'à cela ne tienne, tu étais de retour Julien et tu sentais drôlement bon.
Non, non, non j'étais mariée à Jérôme.
"Mon chéri, et si on faisais crac-crac là tout de suite ?"
Un crac-crac si merveilleux, si intense que je ne vis pas le drame se dérouler en bas.
Mère nous faisait elle aussi ses adieux, impatiente à l'idée de rejoindre son premier amour, même dans l'au-delà.
Sa mort fut brutale et rapide.
La tristesse était tellement présente.
Que personne ne pu regarder la faucheuse récupérer le corps de mère.
Et moi je me sentais coupable. Coupable de faire crac-crac au même moment où ma mère se délestait de son âme.
Mais je devais sourire, j'avais ma famille, je devais aller de l'avant.
Même si la culpabilité refaisait constamment surface.
Mère me pardonneras-tu de ne pas avoir été présente lors de ton dernier souffle ?
J'avais le sentiment qu'elle serait indulgente, car une bonne nouvelle se profilait à l'horizon.
J'étais à nouveau enceinte, un mini-nous ter grandissait en moi.
Je me précipitai pour annoncer la bonne nouvelle à Jérôme.
"Mon sucre, si je te dis 1+1 = 5, à quoi penses-tu?"
Il ne répondit pas, son visage exprimant toute sa joie. Rassures-moi tu respires de joie non ?
"Non je me concentre pour ne pas me gratter, mais je suis heureux ma princesse".
Ah, tu te grattes, vais-je moi aussi me gratter ? Ai-je mis du déodorant ce matin ? Ah ouf, je crois que oui, ça devrait suffire non ?
Nous discutâmes longuement de nous, de nos enfants, de notre vie.
Pendant que les filles avaient du mal à faire face à la tristesse.
En longeant les murs.
Ou en pleurant de désespoir.
Mère nous avait quitté, nous étions tristes, mais nous devions sourire à nouveau, la vie continuant et les meilleurs moment restant à venir. Oui, mon coeur, tu es dans les bras de maman. Et si je te racontais la fois où ta grand-mère s'est faite enlevée par les extraterrestres?